dimanche, juin 24, 2007

Proche-Orient :
LA SANGLANTE DIVERSION D’EHUD OLMERT


Fausse sécurité pour Israël
Le stratagème confine désormais à la formule; parce que longuement éprouvé-avec succès-par les faits. Tous les premiers ministres Israéliens le savent, à croire qu’ils se passent, avec le témoin, le mot : pour se sortir des déboires de politique interne il faut aller casser du Palestinien, "cette tête à claques" opportunément désignée pour tous usages; tant interne qu’externe.
Le premier ministre Israélien, Ehud Olmert, est traqué, acculé de partout, la justice de son pays est à ses trousses pour des affaires de corruption. Une commission diligentée par la Knesset blâme sa mauvaise conduite de la récente guerre au Liban contre le Hezbollah; lequel détient toujours le jeune soldat Israélien dont la capture avait servi de prétexte au déclenchement d’une offensive inutilement meurtrière pour les civils Libanais. Enfin la popularité du chef du gouvernement est malmenée dans tous les sondages, mettant à mal l’engouement des Israéliens pour le nouveau parti Kadima(1).
Ehud Olmert a donc décidé de lancer Tsahal(2) à l’assaut des territoires occupés palestiniens…
EMERY G. UHINDU-GINGALA




A peine sortit d’une guerre controversée, les mains encore tachées du sang des enfants Libanais pulvérisés par les armes à sous munition, Ehud Olmert s’engage cavalièrement dans un autre conflit. Autrement plus populaire. Puisqu’il s’agit des Palestiniens. Ça ne compte vraiment pas "ces chose là", sinon qu’à s’aider dans les sondages…
Le plus étonnant en est que la diversion est archi connue, répétée à l’envi, le procédé éculé. Mais il fonctionne à tous les coups…
Abimés dans leur phobie du tout sécuritaire, les Israéliens ne se lassent pas de se convaincre que l’usage de la force brutale- et aveugle- est payant. Une cinquantaine d’années de cette pratique n’aura donc pas suffi à conclure à son inefficacité. Et que les gains territoriaux des deux guerres remportées sur les Arabes se soldent fatalement par la perte de leur jouissance.
De Tel Aviv on voit à courte vue. On vit sur le court terme ainsi que ceux dont l’espérance de vie est menacée. Un peu comme pour les Palestiniens!
Le paradoxe prêterait à sourire n’eût été le tragique de la situation. Car la comparaison entre ce qui se vit en Israël et dans les territoires occupés palestiniens relève aussi de la formule : d’un côté un pays organisé, relativement prospère, puissamment armé, soutenu militairement et financièrement par le plus puissant pays au monde, les États-Unis. Et de l’autre, des minuscules bandes surpeuplées organisées autour des factions armées, des territoires occupés et sauvagement colonisés par…Israël!
Des territoires qui perdent chaque jour du terrain du fait de cette colonisation.
La jeunesse y est désœuvrée et s’engage, à l’âge où les enfants Israéliens vont à l’école, dans la lutte armée-ou la résistance- très tôt confrontée à son injuste sort, aux affres de la sujétion, à un avenir sans promesses de devenir. Ou tout simplement cédant au chant des sirènes, les chimériques félicités post-mortem promises aux martyrs-enfin des promesses!- et efficacement prêchées par des Imams seigneurs de guerre. Tous les Intifada participent de cette logique fermée, cet axiome de la désespérance.

Tous les prétextes sont bons
L’État hébreu est le seul pays au monde qui vit en guerre, en temps de paix. Environné, explique-t-il, explique-t-on, par de hordes des terroristes islamisant leur inextinguible soif d’en découdre, dans le but avoué d’éradiquer toute forme de vie juive au Proche-Orient! Sans qu’il ne soit considéré qu’Israël peut à tout moment compter, et diligemment disposer, de toute la logistique américaine. Et que la coupable caution morale du monde occidental lui est d’ores et déjà acquise. En guise de connivence…
Cette volontaire occultation du donné stratégique autorise qu’Ehud Olmert, et d’autres avant lui, fasse des incursions intempestives-mais voulues préventives-dans les territoires occupés palestiniens. Alors que la seule préoccupation politicienne motive souvent ses sanglantes intrusions. Sans que leurs auteurs n’aient en à subir l’opprobre, ni même la moindre condamnation, assurés qu’ils sont de l’impunité. Puisqu’ils disposent, au Conseil de sécurité de l’Onu, du véto américain!
A être crédité d’un tel pouvoir, lors même on en use par procuration, est propre à l’abus. Et Tel Aviv ne déroge pas à la règle; puisque Tsahal ne semble plus justifier son existence que par sa prédilection à réduire au silence les civils Palestiniens. Et parfois, à défaut, les civils Libanais. Bien plus que les combattants armés. Sinon que des enfants armés…des cailloux! Intifada oblige…
Le premier ministre désigné d’Israël est désormais est prêt à toutes les barbaries.
Ehud Olmert tient tant à se sortir de la situation scabreuse que son passif, et maintenant son actif, l’ont plongés qu’il ne s’oblige plus à aucune nuance : il ordonne les guerres qui l’arrangent, les massacres qui dérangent…a posteriori, les arrestations dont nul n’interroge la légalité. Il peut tout. Il est Israélien!
Si la victoire militaire peut-être au bout du canon, la paix, rarement, suit le dernier coup de feu.
Les Israéliens ont eu plus d’un demi-siècle pour s’instruire de ce simple donné.
Mais il semble qu’ils n’en sont toujours pas convaincus.
Autrement un opportuniste tel Ehud Olmert aurait déjà cessé d’exister.
Politiquement!
EMERY G. UHINDU-GINGALA

(1)Kadima. "En avant!" en hébreu. Parti politique israélien fondé par Ariel Sharon le 24 novembre 2005. Ehud Olmert en est devenu le chef après que Sharon ait été plongé dans le coma.
(2) La Knesset (כנסת, assemblée, en hébreu) est le parlement israélien.