vendredi, mai 08, 2009

A Bijou Mbuangi,
Mille raisons
S’il en est une
Qui inspire cette apologie
D’une muse


AVE
Ailée elle s’envole
Nymphe impudente qui grimpe
Enlace et s’enroule
Verte et peu vertueuse lierre
Autour des plus vertigineuses tours
Chatouillant de ses rires étouffés ses majestés, toutes
Brulée par les dards de l’odalisque
Des cracheurs de feu
Poursuivent son train de leur incandescente assiduité
Noire d’ébène, nègre, folâtre, volage, altière, altesse
Princesse
Et sans cesse sollicitée pour ses charmes

Sur les champs ensanglantés elle marche
Sans un regard pour le glaive mercenaire des gladiateurs
Meurtrie au sortir du temps
Eux, ivres de gloire, triomphent au péril d’une vie inutile
D’une arène à l’autre
Ils agonisent le mot qu’ils se passent
Leur dernier et ultime soupir
Elle ne sait qu’en dire
Oui. Non. Salut!
Elle miaule son désarroi

Sur ses pas les affreux confessent et jurent
Ave princesse! Morituri te salutent.
Ceux qui vont mourir te saluent!
Funeste oraison des vaincus
Doux mais sempiternel solfège
Elles en ont entendu d’autres
Ces oreilles cerclées d’or
Comme autant de vulgaires colifichets

Mais c’est entendu
C’est l’appel, l’assaut des fortifications
Toujours autres
Avec de chastes œillades au destin elle taquine, badine
Ces promesses qui font le lit de ses nuits et jours
Et aussi celles, nombreuses, que nul ne lui fit
Ses yeux chatoient les peines des plaies mille fois léchées
La vague à l’âme, souvent
Mais le cœur à la fête
Toujours

Voilée elle se découvre dans le secret des ses alcôves
Au plaisir corrompu de l’intrigue
Les allées sont emplies de ses effluves entêtées et courtisanes
Ces humeurs qui convient grands et petits à ses libations
Vertigineuses kermesses
Embusquées reines et autres têtes couronnées et courroucées
Portent le deuil de leurs amours désaffectées
Et dans ce dédale de la défiance
Rien ne lui porte ombrage
Elle marche voilée
Nue vue
Très connue

Salut! Elle passe encore
Corsaires et flibustiers battent pavillon haut
Mille campagnes, autant de guerres
Des ailes brulées par la bataille
Et une folle équipée des artifices
Jetés comme autant des maléfices
Faux sortilèges d’une femme trop désirée
Et si peu aimée
Si mal aimée
Le voile en poupe
Voici pour la victoire
Voilà pour la peine
Ailée elle s’envole
Chaque jour vers des pourtours inconnus

Montréal l’hostile
Et quand point le jour sur Manhattan
Des fonds abyssaux du Potomac
Surgissent monstres marins et autres apparitions spectrales
Elle est là, à Washington
Partout on la voit
En faction on épie les ruelles des villes de rêve
Et les mailles de la toile du Web
Affichée sur HI5
L’avenue des femmes fatales
On sait où la trouver
Tous ses chemins mènent à l’homme

Libre et libertine
De ses yeux givrés perlent l’ivresse
Femme et enfant
Son corps menu coulé pour la féria
Aussi la folle hardiesse
Des joies épiques
Aussi la corrida
Pour faire corps avec le toréador
Olé!

Petite chose tant vue
Plus que les grandes
Dont elle sait si bien s’éprendre
Mordant dans la vie telle en une pomme
Son effluve sauvage encore sur la Grande Pomme
Elle figure la femme de son temps
Sans la mémoire d’hier
Demain peut-être
Ou même jamais
Son nom sur une haute stèle
La statue de la liberté
Ave!

Emery G. Uhindu-Gingala

1 Comments:

At 12:50 PM, Blogger Jean-Pierre Lubaya said...

BIKA MULANGUI!!!

 

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