mercredi, décembre 15, 2010

L’HOMME POLITIQUE DANS SON SIECLE

ANGE-FELIX PATASSÉ RELEVE LE PARI DE LA MODERNITE

Rarement un terme n’aura revêtu une connotation aussi générique que " le monde politique". Dans cet espace quasi mythique évoluent tous ceux qui ont pour vocation l’administration de la Cité et la gestion de la chose publique. Au service, bien entendu, des hommes et des femmes dont ils ont sollicité la charge du destin. Il n’empêche que l’on attend de "l’homme politique" lorsqu’il est médecin que d’abord il sache soigner ; que l’architecte bâtisse des maisons et qu’on surprenne le forgeron à battre le fer surtout quand il est chaud. Or donc l’agronome, ce scientifique dont les conclusions sont censées améliorer la pratique de l’agriculture, appartient à la noblesse. Bien plus qu’à la politique !
EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ

Toute personne adulte peut opportunément prétendre à la charge présidentielle. Et il est bizarrement admis que même les analphabètes puissent y accéder. C’est un entendement en vigueur dans le monde entier. Hélas pour les peuples qui sont dirigés par plus incompétents qu’eux ! Même si c’est quasiment un crime d’user des prérogatives pour lesquelles on n'a pas les compétences.
A l’échelle de l’Afrique subsaharienne, de ceux qu’on appelle "Monsieur le président", peu savent qu’Ange-Félix Patassé est l’un des plus instruits ; avec le Sénégalais Wade et l’Ivoirien Gbagbo…
Qu’à cela ne tienne : Ange-Félix Patassé, l’homme politique, c’est d’abord cet agronome soucieux d’améliorer l’ordinaire du Centrafricain et de l’Africain. Peut-être ensuite aussi le sort de nombreux malnutris de ce monde…C’est Maurice Barrès qui posa que pour chaque être il existe une sorte d’activité où il serait utile à la société, en même temps qu’il y trouverait son bonheur…Peu d’hommes politiques actuels, en Afrique comme ailleurs, peuvent se targuer d’être dotés de cette dualité : le savoir-faire au service de la politique ; ou vice-versa.
Patassé lui le peut : fort d’une imagination débordante de vitalité il accomplit chaque jour des œuvres qui atteignent à l’humain, au fondamental, à la subsistance. Et peut-être à la survivance. Si c’était à partir des célèbres laboratoires de l’institut Pasteur (France) qu’Ange-Félix Patassé annonçait ses exploits- à savoir vouloir et pouvoir produire du biogaz, de la bioélectricité rurale et du biocarburant à partir d’une herbe appelée le Penicetum pulpurium- qui ne l’eut cru ?
Mais n’est-il pas du ressort d’un ingénieur agronome, si l’on s’attend à ce que les hommes politiques sachent faire autre chose que de la politique, de parvenir à améliorer les propriétés d’une plante ? C’est ce que fit Patassé du maïs Ngakoutou dont certains se gaussent à souhait. Alors même qu’ils auraient applaudit si l’innovation était signée par un obscur cultivateur nippon. Qu’y a-t-il d’insolite que l’agronome "africain" Patassé ait réussit ce que la firme américaine Monsanto fait, en se couvrant de gloire, au détriment des paysans des pays pauvres ? Nul n’est prophète chez lui, concède la Sagesse à l’incrédulité. Quand bien même des prodiges lui sont servis au quotidien. On ne s’étonne que de ce qui vient d’ailleurs.
Ange-Félix Patassé s’est mis au "vert" bien avant que cette énergie fut consacrée au patrimoine de l’humanité.
C’est de cela dont il s’agit lorsqu’on parle de vision. Autant pour l’homme politique que pour le scientifique. Un ingénieur agronome s’est hardiment pourvu de cette vertu pour être plus qu’un homme politique comme les autres. N’en déplaise à ses détracteurs, les œuvres indélébiles qui jalonnent le parcours d’Ange-Félix Patassé demeureront. Elles seront un jour reconnues comme celles d’un innovateur pour la postérité africaine, laquelle est aujourd’hui en quête des modèles. Cette jeunesse africaine qui appelle de tous ses vœux, trop souvent déçus par les promesses des hommes politiques, le génie des Africains. Afin de s’en servir en guise de caution morale pour un passé dont elle est peu ou mal instruite. Pour affronter l’avenir avec assurance. Le continent noir a plus qu’à son tour contribué au patrimoine commun des civilisations humaines. L’anthropologue et historien sénégalais Cheikh Anta Diop l’a abondamment illustré dans ses conclusions sur L’antériorité des civilisations nègres. Que son propos soit aujourd’hui contesté n’enlève rien au fait que le Noir, à l’instar des autres races, est tributaire de chaque pas que l’humanité amorce vers "plus de connaissances". La jeunesse africaine n’en doit jamais douter. Mais il faut auparavant que l’élite de l’Afrique noire parvienne à se débarrasser de ce complexe qui lui fait mépriser les apports des siens.
Ange-Félix Patassé est un scientifique d’envergure internationale. L’Afrique, si elle veut que sa jeunesse s’inspirât d’elle, gagnerait à reconnaitre la gigantesque œuvre que l’agronome centrafricain lui aura léguée. Puisqu’il a exploré des pistes que d’autres, sauf les Africains, risqueraient de poursuivre après lui.
Ailleurs, d’un tel personnage, on dit que c’est un savant !
EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ