dimanche, octobre 30, 2011

CANADA: SABRE AU CLAIR !

By FoQus Media on Saturday, October 29, 2011 at 4:18am.
C’est ainsi que s’avancent désormais les conservateurs fédéraux. L’arme à la main, résolus à sabrer dans le gras de tout ce qui déborde l’idéologie conformiste de la "droite dure". Les troupes de Steven Harper ont le moyen de leur politique puisqu’elles ont finalement remporté la majorité au Parlement. De la manière la plus éclatante qui soit. Reléguant au rebus le parti libéral ; rayant presque au passage de la carte politique canadienne le Bloc québécois. Il faut noter que peu, au Québec même, ne pleurent sur l’éradication de cette formation censée pourtant défendre les seuls intérêts des Québécois à Ottawa…

Depuis, les conservateurs marchent en rang serré, si près les uns des autres qu’on croirait un seul homme. Au vrai tous les membres du caucus parlent d’une même voix. Et cet homme, cette voix, c’est leur chef : Steven Harper. Le premier ministre du Canada domine sur son parti comme peu le firent avant lui. Au point que même ses députés du Québec sont résignés à voter des lois manifestement contraires aux attentes de leurs commettants. Il en est ainsi du registre des armes à feu, du sort des jeunes contrevenants- le Québec, adepte de l’approche de la prévention/insertion, s’oppose à la judiciarisation renforcée prônée par le gouvernement fédéral. Mais pas seulement. Les sujets qui fâchent sont si nombreux qu’il y a lieu de se demander pourquoi les Québécois ont élu des députés qui ne leur servent à rien. Or donc il eut fallu, pour peser dans le caucus conservateur, en élire beaucoup plus. Ou rien. En signe de protestation.
Car ainsi faisant, la Belle province aurait envoyé un message de déni au parti conservateur.
De quoi faire peur à Steven Harper qui y aurait vu une manifestation de sécession avant l’acte. Or donc maintenant, fort des quelques députés qu’il a réussi à y faire élire, le chef conservateur se rassure de maintenir un lien avec le Québec. Aussi ténu fusse-t-il.

Bien plus, en sabordant le parti libéral du Québec- d’autant que le bloc québécois semble n’avoir vécu que pour mourir dans une malheureuse jeunesse- au profit du Nouveau parti démocratique(NPD), les Québécois prenaient un parti risqué reposant sur la personne du seul Jack Layton. Cela n’a pas suffi. Et l’homme n’est plus, laissant derrière lui une organisation déboussolée ainsi que le sont d’ordinaire des orphelins. Mais ici il s’agit des orphelins en bas âge puisque le caucus du NPD est constitué en majorité de jeunes. Autant en politique qu’en âge justement.

Tout compte fait au Québec, et après coup bien entendu, une édifiante mathématique a conclu à l’erreur dans l’équation. En gagnant le Québec le NPD a certes remporté l’opposition officielle sur les libéraux. Mais pour rien. Puisqu’il a permis, indirectement, le nouveau statu quo : la majorité conservatrice à la Chambre des communes.
Une voie royale s’ouvre désormais devant les troupes de Steven Harper. Et ce, pendant les quatre longues années à venir. Le temps pour l’opposition officielle, le NPD, de se faire les armes ; pendant que le parti libéral se refera une santé.
Mais les conservateurs n’auront pas attendu pour annoncer les couleurs. Déjà ils ressortent, mais sans les amender, les vieux projets de lois. Des mesures pourtant controversées et mortes au feuilleton quand ils formaient encore un gouvernement minoritaire. Et pour bien montrer les muscles ils imposent le bâillon à l’opposition. Alors même qu’ils n’en ont pas besoin puisqu’ils sont assurés, de toute façon, de les faire adopter. De plus le procès parlementaire, du moins dans l’esprit démocratique, commande que l’on sacrifiât à des débats dans l’hémicycle avant que de passer au vote. Une manière de respecter les députés des autres partis. Et surtout ceux qui les ont élus. Mais Steven Harper et ses affidés semblent n’avoir aucune considération pour les uns et les autres. De toutes les façons les conservateurs ne recherchent plus la popularité.
Ils n’ont plus besoin de plaire, ils sont majoritaires au parlement d’Ottawa.
Depuis, le premier ministre du Canada voyage, détendu, l’épée de Damoclès n’est plus sur sa tête. Il s’est déchargé du fardeau de la détresse sur "ceux d’en face".

Il appartient désormais à une opposition affaiblie et désemparée de trouver la solution. Pour simplement exister. En empruntant des chemins de traverse. En ameutant l’opinion publique. Ou, comme au Québec, en adoptant une résolution à l’unanimité des partis de l’assemblée nationale.
Une chose qui peut aider. Mais cela ne suffit pas.
EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ



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